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Tuesday, September 12, 2006

Le racisme

Le racisme



Sujet de dissertation favori des profs de français des collèges et lycées, qui n'a pas un jour été contraint de formuler une opinion écrite quant à ses idées ou à ses convictions concernant cet épineux problème ? Alors voici ce qu’il faut écrire : (non je déconne.)

Généralement, et je crois que c'est de notoriété publique, les enseignants sont des hommes de gauche, ouverts, tolérants. Les élèves ne sont pas aussi cons qu'ils y paraissent et ils connaissent très bien cet état de fait. Si on leur demande d'exprimer leurs idées sur le racisme, ils feront en sorte d'écrire très précisément ce que le prof a envie de lire, même si dans leur esprit, les choses ne sont pas aussi claires. Je sais encore que l'enseignement que dispensent les profs de lettre sur ce sujet a pour objet d'inculquer aux élèves cette notion d'égalité universelle entre les hommes. Idée noble qui découle un peu de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui tire peut être son origine dans nos traditions de pays accueillant et démocratique, parfois aussi dans cette peur de revivre un jour l'holocauste nazi, l'extermination d'une certaine race sous un prétexte d'infériorité, alors que c'était de crainte dont il s'agissait. Les nazis avaient peur des juifs, non pas parce qu'ils étaient violents ou agressifs, mais parce qu'ils réussissaient dans les affaires, qu'ils avaient l'esprit d'entreprise et que tout semblait leur sourire. Forts de cette sorte de prédisposition, ils étaient omniprésents dans chacun des secteurs économiques, ils commençaient d'une certaine façon à contrôler le pays. Le racisme sous-jacent de certains est contenu et retenu grâce à cette épée de Damoclès que fut cette sombre époque et qui plane encore de nos jours au-dessus de toutes nos têtes. « Plus jamais ça ! »

Le racisme est un réel problème en France alors que c’est bien connu : personne n’est raciste ! Jamais on n’a entendu un homme politique ni un homme public ni une vedette ni même une personne interviewée au hasard dire : « Oui ! Moi je suis raciste ! » Personne n’est raciste, c’est évident ! Alors, que faut-il faire, que faut-il dire, que faut-il penser ? Déjà en France, il paraît qu’on a le droit de penser. C’est bien. En revanche, on n’a pas le droit de dire n’importe quoi. Bon, maintenant je parle sérieusement…. Promis. Enfin, j’essaie d’être sérieux. Parfois, j’y arrive.

Il ne faut pas se voiler la face et dire, sous prétexte du respect quasi religieux de certaines doctrines malhonnêtes qui visent à laver le cerveau des faibles esprits, que tous les hommes sont égaux, dans le sens d'identiques. Ce n'est pas vrai. Allez dire à un Ecossais ou à un Irlandais qu'il est anglais, essayez de faire croire à un Chinois qu'il est comme un Japonais, ne dites surtout pas à un Palestinien qu'il est le semblable d'un Israélien. Tous les hommes sont différents, déjà physiquement, on n'a pas de sosie parfait, et c'est dans cette différence que réside une certaine forme de richesse du patrimoine humain. Les hommes ne sont pas des pièces usinées qui sortent du même moule, ce ne sont pas des clones couleur chair. La couleur chair n'existe pas, elle peut être rosée, noire, jaune, rouge, que sais-je encore. Acceptons de reconnaître dans un premier temps toutes ces différences physiques, tous les hommes ne sont pas « égaux » de ce point de vue là.

En plus, il y a le langage, propre à chaque nation, la religion, les lois, les mentalités. Les hommes n'ont jamais voulu de réunion universelle, ils étaient plus sages auparavant et savaient bien qu'une tentative de rapprochement avec un voisin dont les idées étaient complètement opposées était vouée à l'échec de façon automatique. L'être humain a toujours été attaché à son identité et à son patrimoine, à son rattachement à un clan, une région, un pays. Chacun veut conserver les acquis que constituent tous ces points de repères qui ont pour principal but, justement, de les différencier d'autres groupes. Il n'y a pas si longtemps, la venue d'un étranger dans une commune, entendez par-là, quelqu'un d'un autre village, d'une autre région, provoquait dans la population une réticence certaine, de la méfiance, voire même un rejet du nouveau venu. D'après vous, d'où vient cette attitude ? Est-elle compréhensible, contestable. Doit-on tout simplement porter un jugement ? On parlait alors des culs-terreux, de leur étroitesse d'esprit, de leur mentalité vieillotte. Ils se sentaient sûrement menacés et se protégeaient. Dans leurs esprits, on venait tout à coup bouleverser leur petit univers tranquille et monotone. L’inconnue fait peur, et ça, c’est une donnée intemporelle. Maintenant le phénomène est devenu courant, le retour aux sources de citadins fatigués est entré dans les mœurs. Ils viennent là parce que c'est plus calme et parce que l'air y est plus respirable.

Et la grande Europe, c'est pour demain, la mondialisation pour après-demain ? Vous y croyez vous ? Depuis combien de temps essaie-t-on de construire cet édifice ambitieux qu'est la réunion de pays sensiblement de même culture pour former une énorme puissance, d'abord économique, militaire, et peut être un jour humaine ? Les obstacles ne manquent pas, tout d'abord parce que chaque pays membre est attaché à son patrimoine respectif comprenant sa langue, sa monnaie, ses lois, ses mentalités, ses habitudes, sa religion. Ce ne sont pas des lois qui vont obliger des millions d'hommes à parler une autre langue. Cette barrière naturelle de la langue restera, quoi qu'il arrive, et cela, rien que cela, c'est le rappel naturel de notre appartenance à un seul et unique pays. L'Europe existera peut être vraiment un jour politiquement, sur des documents officiels, mais jamais dans l'esprit des gens. On pourrait à la limite obliger les Anglais à rouler à droite (ça risque d’être dur), et forcer tous les Européens à payer en Euros, mais c'est tout. L'homme n'est pas prêt à réaliser cet énorme rassemblement issu plus de volontés politiques égoïstes que de l'intention des européens eux-mêmes.

L’homme a du mal à renoncer à une identité naturelle, construite au fil des générations. Prenons pour preuve la majorité des immigrés maghrébins en France : ils conservent presque tous la religion musulmane et c’est leur droit. Ceci sous-entend l'adhésion aux idées et aux obligations qui y sont rattachées, la conservation et la perpétuation de la langue aux descendants nés sur le sol français, l'inculcation de tous les préceptes de leur pays d'origine. Doit-on en conclure qu’ils s'excluent volontairement et se désolidarisent des autres français ? En France, il est vrai que l'on respecte les idées politiques, les appartenances religieuses mais certains prennent ça comme une provocation, alors que ce n’est qu’une difficulté, dans le procédé complexe de l’intégration.

La race française existe-t-elle ? C'est la question qu'il faut finalement se poser. Je pense qu’elle n'existe pas. Il suffit pour s’en convaincre de considérer que notre population actuelle n'a pas de racine souche incontestable. Notre race est le fruit d'un mélange de populations diverses, qui ont leur origine dans les diverses invasions dont fut victime notre territoire au cours des millénaires. Notre pays a reçu la visite de bon nombre de personnages hostiles qui avec le temps se sont fondus dans la masse et ont contribué à l'édification de notre race. Les Vikings, les Normands, les Bretons, les Goths, les Leuques, les Romains, les Maures et plus récemment les Allemands. J'en oublie certainement. Nous sommes donc tous issus, et c'est indéniable, de ce melting-Pot de longue haleine.

La population américaine est un exemple intéressant puisque récent. Il n'existe pas de race américaine, les Américains sont tous des immigrés. Les vrais Américains, ce sont les rares Indiens qui n'ont pas été exterminés. Le Ku Klux Klan qui prône la supériorité blanche et qui voudrait que la race américaine soit purifiée a tout faux. Les Américains sont multicolores. Il faut aussi rappeler aux racistes d'outre atlantique que les noirs n'ont pas demandé à venir sur le sol américain, ce sont les descendants des esclaves « importés » en masse du temps où l'homme pouvait être considéré comme une marchandise. De plus, il suffit de se baser sur les résultats sportifs des athlètes de haut niveau, notamment pendant les jeux olympiques ou maintenant dans le football moderne pour s'apercevoir qu'il n'y a pas une nation qui domine le sport mondial, mais une race : la race noire qui décidément est nettement supérieure physiquement aux blancs, n'en déplaise à certains. La France aussi, pour les guerres tout d'abord a fait appel aux populations des colonies pour envoyer cette chair à canon obéissante au casse-pipe. Après la guerre, elle a fait appel à une main d’œuvre étrangère pour la reconstruction du pays. Est-il normal de renvoyer ces hommes dans leurs pays respectifs ? Vous croyez que les Américains peuvent renvoyer leurs noirs en Afrique parce qu'on ne peut plus s'en servir comme esclave ?

Cependant, les pays industrialisés sont désormais victimes, à cause de leur succès économique et de leur statut de pays démocratique d'une nouvelle forme d'immigration moderne, véhiculée par les espoirs, souvent déçus, par cette certaine image d'Eldorado, « de rêve américain » que se font les nouveaux arrivants, du pays qui les accueille. Ainsi, la fuite a lieu en principe vers d'anciens pays colonisateurs, pour des raisons de meilleure intégration ou tout simplement vers le pays démocrate le plus proche. En France, nous accueillons principalement des Nord-Africains, les Anglais recueillent les Indiens, les Allemands hébergent les Turcs, les Américains reçoivent la visite des Cubains et des Mexicains. Tous arrivent avec des rêves et des espoirs pleins les yeux, la fuite d'un pays pauvre, d’un régime totalitaire ou d'un territoire aride où les enfants meurent par milliers constitue déjà en sois une esquisse de victoire. La fin d'une vie médiocre, et peut être le début d'une autre, plus souriante.

C'est vrai que l'on peut comprendre la ou les motivations qui poussent des gens à fuir leur pays et à venir se réfugier en France, terre d'asile. C'est parfois l'instinct de survie, tout simplement. Je suis sûr que si tous ces gens avaient ne serait-ce qu'une chance de rester chez eux et de pouvoir vivre une vie normale, d'élever leurs enfants dans des conditions décentes, sans avoir à craindre les fusils, les bombes, les menaces de mort, les lynchages, ils resteraient dans leur pays. On ne quitte pas le pays qui vous a vu naître de gaieté d'âme. C'est par obligation que l'on laisse tout. On abandonne ce que l'on possède, terre, maison, biens et parfois famille pour fuir.

Cependant, le problème, c'est que la France ne peut pas absorber comme ça toute la misère du monde. Le problème de la misère n'est toujours pas résolu sur le sol français. Chez nous aussi, il y a encore des gens qui crèvent de faim, de froid, de solitude. On a des lois qui théoriquement, si elles étaient suivies scrupuleusement, interdiraient la misère. Le droit au R.M.I[1], depuis 1988 qui a pour objet d'assurer un minimum de ressources à tous est une mesure sociale gouvernementale faite pour éviter le pire. Heureusement qu'une telle allocation existe, même s'il est indéniable qu'elle correspond à l'étiquetage d'une certaine catégorie de la population ! Je ne dis pas que le R.M.I règle les problèmes, au contraire, ce revenu a beaucoup de défauts, mais il limite la casse, et dans le contexte actuel, c'est déjà un succès d'éviter à des gens de crever sur un banc public. La France n'a plus les structures nécessaires pour accueillir de nouveaux pauvres, quelle que soit leur nationalité. On n'arrive plus à intégrer des Français à la société française, le défit devient cornélien lorsqu'il s'agit d'intégrer des étrangers qui ne parlent pas notre langue. Des associations ambitieuses aident les gens les plus démunis. L'armée du salut, les restos du cœur, les banques alimentaires, le secours populaire, Emmaüs accomplissent un travail remarquable, sans discrimination, sans porter de jugement. Ils aident sans état d'âme tous ceux qui en ont besoin. Les associations le disent : « On a atteint la limite. » La limite de la décence sans doute. Et le phénomène s’accentue avec l’arrivée de plus en plus massive de demandeurs d’asile, en attente d’un hypothétique statut de réfugié. Les centres d’accueil (CADA-AUDA[2] ou CHRS[3]) affichent complet. Ce qu'il y a de sûr c'est que pour les esprits solidaires, plus il y aura de monde à nourrir, plus la part de chacun sera petite. Ces pauvres gens, qui n'ont plus rien, qui n'ont plus que ça, sont-ils encore prêts à de nouveaux sacrifices, accepteraient-ils de partager leur repas déjà frugal ? Serait-ce décent et juste, sous prétexte d'être un pays accueillant et humaniste, d'appauvrir encore plus les pauvres ? Et oui, ce sont toujours les pauvres qui paient, même quand ils n'ont plus rien. Les classes modestes sont également largement sollicitées. Dès que l'on commence à gagner un peu d'argent, l'état commence ses ponctions. Les riches industriels, les hauts fonctionnaires, les politiciens, les cadres, qu'est-ce que ça va changer pour eux ? Après tout, ils s'en moquent qu'on accueille toujours davantage d'étrangers sur le sol français. Ils ne croisent pas la misère tous les jours, ils en entendent vaguement parler et font semblant de savoir ce que c'est.

Certains français ont une réaction pour le moins tranchée face à ces nouvelles vagues d’immigration : « Bon, maintenant ça suffit, on a assez d'étrangers comme ça en France maintenant ! », cela peut ressembler à des propos extrémistes, racistes, fascistes. Ce n'est pas le tout d'avoir bon cœur. Tout le monde a bon cœur dans le fond. Toutes ces bonnes bouilles de gamins qu'on voit parfois à la télé qui survivent dans des conditions misérables, on aimerait bien les sortir de leur merde. On aimerait bien leur dire, venez chez nous, c'est mieux. Malheureusement, on ne peut pas tous les aider. Il y en a tellement qu'il y en a beaucoup trop ! On est tenu d'être sélectif, restrictif, même si c'est injuste. C'est vrai que ça ressemble un petit peu à une cantine où les premiers arrivés sont les mieux servis. Pour les autres il n'y a plus de place et il ne reste plus rien, on les renvoie chez eux. Contrôler l'immigration, la réduire, c'est devenu obligatoire.

L'état économique actuel de la France est à mon sens de nature à inciter le racisme. Les premières victimes du chômage étant les derniers arrivés dans le pays : les étrangers. Ils sont donc pour la plupart dans une situation précaire : au chômage, RMIste, en un mot exclus. Tous les ingrédients sont donc réunis pour mettre le feu aux poudres : on tombe dans la spirale infernale qui fait que certains individus, à bout, deviennent délinquants, ils volent ou attaquent les intérêts de victimes « innocentes » qui s'empressent, aussitôt dépouillées, de devenir racistes : « Hier soir, je me suis fait voler mon portefeuille et mon blouson par un groupe de blacks. » Très facile après de penser que tous les noirs sont des délinquants et des voleurs alors qu'en fait ce n'est que l’œuvre isolée de trois individus désœuvrés. L'amalgame est facile. L’extrapolation est trop tentante.

Je crois que l'intégration des étrangers sur le sol français ne fonctionnera jamais si les choses restent en l'état et si des efforts ne sont pas consentis par chacune des deux parties. D'un côté, on trouve l'état souverain qui se plaît à recréer des ghettos, des quartiers entiers d'étrangers, et de l'autre des immigrés qui pour certains souhaitent conserver coûte que coûte leurs habitudes, leurs coutumes et leur façon de vivre en refusant catégoriquement d'adhérer à certains principes républicains ou laïques par exemple. Voilà le problème. Comment voulez-vous intégrer des étrangers à la population française si vous les regroupez entre eux et si vous faites tout pour que les choses restent en l'état ? C'est comme la politique du surloyer que doivent désormais acquitter certains locataires qui gagneraient trop d'argent. Ces braves personnes qui vivaient en H.L.M et qui contribuaient à la diversité de sa population vont fuir ces immeubles et laisser entre eux les «pauvres.» C'est comme ça qu'on crée des ghettos.

Les immigrés sentent bien qu'on tente de les regrouper tous ensemble pour mieux les contrôler. Ils se révoltent parfois dans les banlieues et incendient des voitures ou pillent quelques magasins. La violence n'est pas excusable même si on lui trouve toujours un bon prétexte. Et leurs révoltes n'atteignent jamais le pouvoir : c'est la voiture d'un proche voisin qu'on a incendiée, c'est la vitrine d'un commerçant courageux qu'on a brisée. Les choses ne changeront pas comme ça. Encore une fois, il ne faut pas se « voiler la face » et prendre la défense de l'une ou de l'autre des parties, les torts sont partagés.

Pourtant, en silence, certaines catégories d'étrangers s'intègrent parfaitement. Dans notre région, on a fait venir de la main d’œuvre de Pologne, de Yougoslavie du Portugal ou d'Italie, à l'époque où les mines et les usines sidérurgiques employaient. Toutes ces populations se sont parfaitement intégrées aujourd'hui, pourtant ça ne fait pas si longtemps qu'elles sont arrivées sur le territoire. C'est là que l'on s'aperçoit de la différence énorme qu'il peut y avoir entre un immigré Portugais ou Italien et des immigrés d’autres horizons. Il n'y a pas de différence physique évidente ni flagrante. Est-ce une question de mentalité, de religion, de faculté d'adaptation ou est-ce simplement une question de volonté ?

L'intégration d'une population nouvelle n'a jamais été aisée, mais elle a pourtant été possible avec le temps, avec des concessions et des efforts de la part des nouveaux venus. La bonne intégration est à ce prix. Au risque de chanter toujours la même antienne, je voudrais insister sur le fait qu'il faut s'adapter au pays qui nous accueille et non pas imposer à tout prix ses préceptes, ses coutumes ou ses habitudes aux autres. C'est un mauvais calcul et ça peut être interprété comme de la provocation. L'histoire du port du voile islamique dans les écoles, « sanctuaire » des laïcs par définition, c'est tout sauf des efforts d'intégration. Pire, c'est un bon prétexte pour le Français de devenir raciste et d'offrir sa voix au front national qui ne demande que ça.

Et que dire des vagues d’attentats à répétition, des crimes perpétués en Algérie ou sur le sol français sous un faux prétexte religieux ? D'après ce que je connais du Coran, il n'a jamais été question d'inciter les croyants à perpétrer des crimes odieux, à s'attaquer à des innocents par le biais d'attentats. Le temps des croisades est révolu, on ne peut plus, à notre époque, convertir de force des gens à une religion, ni les forcer à en respecter scrupuleusement tous les principes. L'intégrisme islamique est encore une occasion facile de rendre les gens méfiants face à des personnes au teint basané. Je ne vais pas m'étendre sur ce sujet car je ne veux pas non plus être condamné à mort comme des dizaines de journalistes et d'écrivains considérés comme « profanes », j'ai trois enfants à élever.

Avec tous ces obstacles, on a un peu l'impression que l'intégration s'effectue dans la douleur. Pourtant, il y a l’exemple des jeunes qui, sans état d’âme, se côtoient et s’apprécient. La mixité existe et on peut observer, un peu partout, des jeunes beurs ou des jeunes « blacks » qui grandissent au côté des petits « blancs » (génération black-blanc-beur) dans les mêmes conditions, ils fréquentent les mêmes lieux, les mêmes écoles, ils se côtoient tous les jours et ont adopté le même vocabulaire, la même façon de s'habiller. On pourrait dire qu'ils sont tous différents, mais tous tellement identiques. Difficile de dire qui a copié sur qui, le résultat est un mélange surprenant. Une génération de jeunes qui parlent un accent étranger des banlieues trop facilement repérable, qui s'habille comme les basketteurs américains, et qui s'ennuie à un âge où on devrait s'amuser de tout. Malheureusement certains naissent avec l'instinct de haine et l'agressivité qui leur sert d'héritage basé sur l’exemple de certains aînés dont l’insertion est un échec. Ces jeunes apprennent très tôt à devenir des exclus, sans le savoir. On se dirige tout droit vers un racisme anti-banlieue, parce que ces jeunes font peur, et la peur qu'ils suscitent les exclue de façon automatique du système. Dans l'esprit de certains, les jeunes issus de ces quartiers bien connus emportent partout avec eux cette réputation malsaine et malhonnête qui vient entacher leurs espoirs et leurs tentatives d'insertion.

Enfin que dire des médias, qui, à longueur de journaux télévisés diffusent des images et des messages prônant la tolérance, le respect de l’autre, l’insertion à tout prix, et dénonçant avec véhémence toute personne semblant s’opposer au processus qu’ils semblent vouloir contrôler ? Ne risquent-ils pas, par ce maladroit matraquage, de créer dans l’esprit de beaucoup de gens, l’effet inverse à celui initialement escompté ? S’il n’y avait pas de relais médiatique systématique à certaines petites histoires au départ sans importance, sûrement que des solutions locales et rapides seraient trouvées et probablement que d’autres individus, n’auraient pas l’idée de copier des dérives si personne ne s’en était fait l’écho. Malgré tout ça, le processus de l’insertion se fait, petit à petit, loin des flashes et des caméras, qui sont inutiles. Nous avons tous des amis, des collègues ou des exemples en tête de personnes parfaitement intégrées. Il ne faut pas vouloir précipiter les choses ou pire, les forcer, ça aboutit à coup sûr à l’effet inverse.

Le racisme, de quel ordre qu'il soit, a encore de beaux jours devant lui. C'est une plante vénéneuse que chacune des parties entretient sans l'avouer de façon sous-jacente, peut être inconsciente, en préférant privilégier le culte de la différence à celui de l'insertion. Pas l'insertion à tout prix, mais de petits efforts, un regard différent sur l'autre, une tentative de dialogue, un rapprochement, des concessions peut être. Mais pour ça, il faudrait que les gens soient en confiance. Malheureusement, la confiance a disparu de la surface de la terre sans pour autant qu'il n'y ait eu de cataclysme ou de tremblement de terre. J’ai l'impression qu'à mesure que le temps passe, l'homme devient de plus en plus méfiant avec son prochain et par conséquent, de moins en moins tolérant...

Pour conclure, lorsqu’on souhaite donner son point de vue sur un sujet aussi sensible que le racisme, on est quasiment certain, de susciter des réactions, positives ou négatives. En tout cas, il est impossible, et illusoire de vouloir mettre tout le monde d’accord. Chacun campe sur ses positions, persuadé qu’il détient la vérité, et qu’elle ne doit pas être contestée, ni même discutée. Pourtant, je crois que si l’homme acceptait de se remettre en question, il trouverait probablement les réponses.
Même si on ne pourra jamais convaincre un convaincu ; on peut au moins espérer le faire réfléchir, ce qui constituerait déjà une petite victoire. Je sais, je suis un grand rêveur.
[1] Revenu Minimum d’Inactivité, heu, d’Insertion pardon !
[2] Centre d’Acceuil (d’Urgence) des Demandeurs d’Asile
[3] Centre d’Hébergement et de Réadaptation Sociale

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